Au Proche-Orient comme ailleurs, les frontières interétatiques sont des constructions historiques, récentes pour la plupart, mobiles par définition. En se gardant de réifier ces lignes de partage territorial qui zèbrent d'une fausse clarté les cartes du Proche-Orient actuel, en mettant en avant leur élasticité et leur ancienne porosité, les quatre articles qui suivent s'attachent à rendre compte des processus de fabrication, de stabilisation puis de consolidation des frontières proche-orientales, aujourd'hui au coeur des tensions géopolitiques et des négociations engagées dans la région.

Malgré une répression d'une terrible brutalité, les manifestants syriens continuent de défier le régime. Leurs revendications rejoignent celles exprimées à Bahreïn ou en Jordanie ; mais les divisions de l'opposition et les ingérences étrangères risquent de déboucher sur des conflits confessionnels qui menaceraient toute la région.

Retour sur la cristallisation de la question syrienne. Printemps arabe avorté, prise de contrôle de l'Etat islamique, répression du régime, interventions étrangères... La question est dense. Sans parler du contexte de partition territoriale assez récent (les accords de Syke-Picot en 1916) et des différentes puissances locales toutes en opposition. Sommaire. Henry Laurens : "Les jeux d'ingérence et d'interaction existent en Syrie depuis deux cents ans". Le chemin de Damas de la France en Orient. Renaud Girard : "La France doit sortir de son aveuglement néoconservateur au plus vite".