La loi qui a légalisé les travailleuses du sexe n'a pas eu les effets escomptés : leurs conditions de travail ont empiré et le trafic de femmes s'accélère.

Au moment où paraît en France un manifeste pour ″aller aux putes″ sans entraves, la journaliste et militante féministe Alice Schwarzer mobilise 90 personnalités et part en campagne pour l'abolition de la prostitution.

Elle a fait ses classes au MLF, avant de devenir l'égérie des féministes outre-Rhin. A 70 ans, Alice Schwarzer continue la lutte. Sa dernière offensive : avoir obtenu la remise en cause de la réglementation allemande de la prostitution, jusqu'ici assez libérale.

Au nom de la lutte contre les violences faites aux femmes, la Suède est devenue, le 1er janvier 1999, le premier pays à pénaliser l'achat de services sexuels, tandis que d'autres, comme l'Allemagne en 2001, choisissaient de légaliser les maisons closes. Quinze années de recul permettent d'observer les effets de ces deux approches opposées de la prostitution.