Si l'oeuvre de Marcel Proust (1871-1922) est vue comme un monument de la littérature, elle est aussi l'une de celles qui, rompant avec une certaine tradition romanesque, a ouvert des champs qui ont initié l'écriture contemporaine. Déviant le temps narratif conventionnel, proposant une langue nouvelle, elle a emprunté les chemins du roman psychologique pour mieux les détourner, les subvertir. Comment cette modernité peut-elle se perpétuer ? En quoi chaque époque peut-elle se réapproprier ses motifs ? De quelle manière s'éloignent-ils de nous et nous parlent-ils encore ? Écrivains, essayistes, les auteurs de ce volume donnent sur l'oeuvre un éclairage multiple, attentif aux différents modes de perception qu'elle suscite. Leur interprétation est aussi l'occasion d'ouvrir, aujourd'hui, le chantier d'une nouvelle lecture. Ce livre fait partie d'une série de rééditions augmentées et corrigées de L'Arc, revue incontournable du paysage intellectuel hexagonal pendant plus de trente années.

Sélection d'un choix de textes de M. Proust qui permet de noter l'évolution existentielle du narrateur de A la recherche du temps perdu ainsi que la dimension spirituelle de l'oeuvre.

rofesseur au Collège de France et à Columbia University, New York. A établi l'édition de Sodome et Gomorrhe dans la « Pléiade » (Gallimard, 1988).

Où l'on voit Céline en proie à tant de jalousie à l'endroit de Proust qu’il s'introduit de nuit dans les bureaux des éditions Gallimard pour trouver les preuves de la malveillance dont il se croit l'objet.

É à Prague en 1896, Joseph Czapski passa son enfance en Biélorussie. Il étudia le droit à Saint-Pétersbourg puis la peinture aux Beaux-Arts de Cracovie. Czapski fut parmi les rares officiers de l'armée polonaise qui échappèrent au massacre de Katyn en 1940. Son livre Souvenirs de Starobielsk retrace ses efforts pour faire connaître la vérité à propos de ce crime. Comme peintre, Czapski fut le principal animateur du mouvement kapiste, pendant son séjour à Paris (1924-1933). Après la guerre, il vécut en exil à Maisons-Laffitte, où il collabora au mensuel polonais Kultura. Il y est mort en 1993.

On ne lit pas un texte, on le construit, c'est-à-dire qu'on l'invente. La critique postextuelle cherche à mieux décrire en quoi consiste ce travail d'invention, et quelles sont les règles auxquelles il doit obéir. Il s'agira, entre autres, d'en finir avec le mythe du « respect du texte », héritage encombrant que nous a laissé la critique « immanentiste ». La meilleure manière d'analyser et d'expliquer un texte est de s'en imaginer soi-même l'auteur. Et Proust ? L'oeuvre proustienne est « non encore faite », donc, « oeuvre à faire » (Albert Thibaudet). Lire Proust, c'est entrer dans un courant créateur.

Une mise en lumière de l'oeuvre de M. Proust qui passe en revue différents personnages, thèmes et caractéristiques de son écriture.

Après avoir relu Proust et exploité les nouvelles possibilités de recherches lexicales offertes par le numérique, lauteur met en avant les thèmes, obsessions ou techniques romanesques qui émergent de ses livres, tout en romançant certains événements, comme un dialogue anachronique entre Baudelaire et Proust. Il explique également pourquoi son uvre a toujours une telle résonance.

François-Bernard Michel, écrivain, essayiste et poète, a notamment publié Judith (Actes Sud, 1998), Le souffle coupé (Gallimard, 1984), Le corps défendant (Gallimard, 2002). Il a reçu le prix Jacques de Fouchier de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre (1999). Médecin spécialiste du souffle et des allergies, il est membre de l'Académie nationale de médecine et de l'Institut de France. Différentes par leur contexte et leur matériau - sans compter la forme, le style, etc. -, les oeuvres de Proust et de Beckett sont liées par un même humanisme, dont témoigne leur vulnérabilité. Ils partagent ces misères éminemment humaines que sont le souffle coupé ou le coeur folâtre, manifestations on ne peut plus banales d'un soma perturbé par une psyché tourmentée.