Depuis plus de douze ans, Rémi Quirion est la voix de la science auprès du gouvernement québécois. Ce neuroscientifique reconnu est convaincu de l’importance de rapprocher scientifiques et politiques, meilleur moyen pour que les décisions prises soient éclairées par la science. Il raconte aussi la situation de l’enseignement supérieur et de la recherche au Canada et au Québec, ainsi que la spécificité linguistique de cette province en Amérique du Nord.

La pandémie de Covid-19 a rendu manifeste le recul de la France en matière de recherche clinique médicamenteuse. Si la patrie de Pasteur reste le premier pays de l'Union européenne pour les essais cliniques enregistrés dans la base de données Clinicaltrials.gov, ceux auxquels elle procède sont majoritairement d'origine académique. Elle perd en revanche du terrain depuis dix ans en matière d'essais à promotion industrielle. Ce recul est particulièrement marqué pour les essais de phase précoce, dits de phase 1 ou 2.

En France, l’université publique se distingue par la précarité de sa condition, son manque de moyens et son absence de reconnaissance politique. Contre sa soumission à la rationalité marchande, ce dossier, coordonné par Matthieu Febvre-Issaly, imagine une université placée au centre de la production et de la transmission des savoirs, nécessaires à la culture démocratique. Sommaire. Quelle université voulons-nous ?, introduction. FACE AUX REFORMES. L’université à son tournant. Une vue par les données. Un modèle d’université publique ? Joël Laillier, Christine Musselin, Christian Topalov.

En quinze ans d’existence, le Conseil européen de la recherche (ERC) a financé plus de 12 000 propositions de recherche fondamentale en Europe. Pour la biologiste et immunologue allemande Maria Leptin, qui a pris les rênes de cette institution fin 2021, le soutien aux projets scientifiques d’excellence, toutes disciplines confondues, est une clé pour l’avenir. Grâce au budget 2021-2027, deux milliards d’euros seront versés sous forme de bourses aux chercheurs et chercheuses chaque année.

La Corée du Sud consacre 5% de son PIB à la recherche scientifique, la plaçant au second rang mondial, derrière Israël. Autant dire que la recherche et l'innovation forment une composante centrale du système économique et social du pays. Ayant dirigé un institut consacré à la recherche et à la politique scientifique, Mun Mi-ok dénoue les fils de cette convergence entre recherches publique et privée, qui fait du Pays du Matin calme l'une des nations les plus innovantes au monde.

Malgré les progrès accomplis et la mise au point du vaccin Spoutnik V, le pays peine à retrouver son statut de grande puissance scientifique.

Le décret du 3 décembre 2021, paru au Journal officiel de la République française, caractérise les exigences de l’« intégrité scientifique » comme « l’ensemble des règles et valeurs qui doivent régir les activités de recherche pour en garantir le caractère honnête et scientifiquement rigoureux ».

Les sciences sociales sont attaquées ! La ministre de la recherche menace en personne la sociologie et, en janvier 2021, lance une grande inquisition contre « l’islamo-gauchisme » qui « gangrène » l’université ! Laurent Wauquiez, en décembre 2021, veut couper le soutien financier de la région Auvergne-Rhône-Alpes à Sciences Po Grenoble. Le « Collège de philosophie », l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires, avec le soutien du Comité Laïcité République, organisent un colloque à la Sorbonne sur le « wokisme », en janvier 2022.

Depuis janvier 2020, le comité de rédaction des "Actes de la Recherche en Sciences Sociales" s’est joint à la mobilisation contre la réforme des retraites et contre la destruction du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche annoncée par la loi dite LPPR. A cette occasion, la revue a publié un numéro spécial : « Quand la recherche s’arrête ». Sommaire. Sciences en danger, revues en lutte. Résister au fatalisme du pire. Pourquoi un numéro blanc ? Sur Cairn : navigation article par article pour consulter l'intégralité du dossier.

Baisse des recrutements, opacité des jurys, affaire de plagiat... la situation se tend au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), au moment où doivent entrer en vigueur les décrets de la loi de programmation de la recherche. Le président de la prestigieuse institution, Antoine Petit, exacerbe la concurrence entre chercheurs.euses, favorisant les appels à projets au détriment de la recherche fondamentale. Après avoir commémoré ses quatre-vingts ans, ce symbole de l’excellence de la recherche française se voit aujourd’hui de plus en plus concurrencé à l’international.