Etymologiquement, et d'après Aristote, le mot "poétique" renvoie à la fabrication des oeuvres. C'est aussi l'étude de la poésie dans son acception la plus large : poèmes, oeuvres épiques et dramatiques. Mais s'agit-il de décrire la littérature, avec une classification et des règles de composition, ou de formuler un code normatif ? M. Jarrety retrace l'histoire de cette doctrine littéraire.

Paul Ricoeur (1913-2005), philosophe considérable, il a consacré sa réflexion à l'analyse du sujet (Soi-même comme un autre, 1990), de son action et de son rapport au temps (Temps et Récit, 1983, 1984, 1985), dans un dialogue constant avec la psychanalyse, la linguistique, le structuralisme mais aussi les théories sociales et politiques (L'Idéologie et l'Utopie, 1997). Il a également renouvelé les recherches exégétiques et bibliques (Penser la Bible, 1998 ; Lectures 3, 1994).

La rhétorique est-elle un pur exercice de l’esprit, une machine à produire du vrai sous l’apparence du faux ? Usant de cette mécanique savante, et s’amusant de ses rouages abstraits, Paulhan provoque Valéry.

Si les rapports entre la langue et la littérature sont assez définis, ceux entre les sciences de la langue et celles de la littérature le sont moins et J.-M.Klinkenberg propose toute une réflexion sur les relations possibles entre elles, sur leur complémentarité. Très riche bibliographie.

Voici un ouvrage qui vise à introduire dans l'étude scolaire des textes la pratique de l'ancienne critique, celle qui, d'Aristote à Cicéron et Quintilien, puis du XVIe au XVIIIe siècle, a assuré sur notre culture l'hégémonie de la rhétorique mais aussi de la poétique. L'art de la persuasion et l'art de la fiction ne sont pas deux branches indépendantes de la description des textes. Ils ont été associés, tout au long de leur histoire, dans une réflexion philosophique conjointe, qui articule la technique et le sens. Car l'ancienne critique n'est pas le répertoire des règles qui soumettraient le texte : elle est un exercice de la raison critique qui a à prendre des décisions, non sur le sens du texte, mais sur son insertion épistémologique, morale et politique dans notre monde. Elle n'est pas non plus nécessairement normative : elle peut s'arrêter à l'étape antérieure, celle d'un questionnement théorique qui remonte du texte à la pluralité de ses options. Loin de refermer le texte sur un principe, elle devient alors l'instrument qui permet de l'ouvrir à tous ses possibles. Cette ancienne critique n'est donc pas à réserver à des œuvres anciennes : elle est exigée de tout étudiant en lettres pour nourrir une critique moderne, qui soit à même de problématiser le fonctionnement technique du détail textuel et de s'interroger sur le statut global du texte qui en découle. Dans notre culture du commentaire, la philosophie rhétorique et poétique du texte vaut bien sûr par les modèles de description qu'elle propose. Mais elle constitue plus fondamentalement une des rares réponses systématiques que nous puissions opposer aujourd'hui à l'éternelle question laissée en suspens sur ce que lire veut dire.

Le Groupe μ repense ici la rhétorique selon les concepts de la modernité, pour lui redonner la place qu'elle mérite dans notre culture. S'appuyant sur les acquis de Saussure, Hjelmslev, Benveniste ou Jackobson en linguistique, aussi bien que sur ceux des nouveaux théoriciens de la littérature, les auteurs décrivent les éléments fondamentaux dont toute figure de langage est composé ; ils relient ainsi la rhétorique à la linguistique, la sémiotique et la poétique, lui rendant une importance et une validité qu'elle n'avait plus depuis la Renaissance. Cette édition d'un ouvrage désormais classique comprend un article supplémentaire où les auteurs font le point sur ce domaine, sept ans après la publication originale.

Réunit des textes ayant pour auteurs Thomas Sébillet, Barthélemy Aneau, Jacques Peletier du Mans, Antoine Fouquelin et Pierre de Ronsard, qui, au coeur du XVIe siècle français, s'efforcent de définir ce que doit être la poésie et la rhétorique. (Livres hebdo : livres du mois, 11, 2001)