Une révolution manquée ? Benoît Sabatier dénonce l'enlisement de la contre-culture rock dans le suivisme et le mauvais goût généralisés.

Dans les années 1960, alors que le mouvement des droits civiques se durcit aux États-Unis, le groupe de Mick Jagger réussit une prouesse paradoxale : faire oublier que les figures fondatrices du rock étaient africaines-américaines.

Si le kitch est l'ultime arrogance du rock'n'roll, alors, pour sûr, Memphis en est toujours la capitale. Et le château de la belle au bois dormant, son Capitole.

Chevalier rock-critic dans un monde de vil marketing, notre confrère de Technikart publie une analyse de la culture pop des cinquante dernières années. L'homme qu'attendait cette rubrique, en somme.

Héros de documentaires tournés par les grands cinéastes, stars de biopics, les idoles rock, jadis rebelles, atteignent aujourd'hui la sanctification. Et s'affichent pour des marques de luxe.

A l'heure de la sortie de Disco, le chanteur bizarroïde devenu scénariste à succès choisit d'évoquer son initiation au rock'n'roll au sein de la fameuse bande du drugstore.

C'est ainsi, on n'en sort plus : ces jours-ci est publiée ″New Wave Post Punk 1977-1981″, jolie double compilation dont le visuel est emprunté aux albums de Nouvelle Vague (le collectif français qui, justement, veut dire new wave) et qui s'ouvre avec le fabuleux ″Hands″ des oubliés Flying Lizards... Cela fait quoi ? Dix, onze ans, que le sujet est régulièrement abordé. Depuis Interpol et compagnie. Une décennie que les nouvelles générations trouvent dans ce truc de quoi fantasmer pendant des siècles. Difficile de les blâmer comme de les railler : la période a été d'une richesse inouïe.