"En finir avec Eddy Bellegueule", récit d'une jeunesse homosexuelle en Picardie, a propulsé Edouard Louis sur le devant de la scène littéraire. Ce succès est aussi celui d'une amitié : celle qui l'unit aux sociologues Didier Eribon et Geoffroy de Lagasnerie. Considéré à l'étranger comme la relève de la "French Theory", le trio forme l'une des voix les plus virulentes de la gauche radicale. Et gare à celui qui les attaque. Ne cultivant ni la modestie ni la retenue, ces férus de réseaux sociaux savent se montrer féroces.

Son "Capitaine" est l'un des ouvrages les plus attendus de la rentrée littéraire. Pas seulement parce que son premier roman, "Constellation", paru en 2014, avait été primé. Après avoir mis en lumière l'art si anglo-saxon de la "narrative nonfiction" en lançant les Editions du Sous-Sol, l'auteur et éditeur de 32 ans était pressenti pour prendre la tête du Seuil, où il joue déjà les super-adjoints. La marche était-elle trop haute ? Un premier coup d'arrêt dans son ascension fulgurante.

Ils s'appellent François Emmanuel, Jean-François Paillard, Daniel Pennac, Jacques Tardi, Michel Crespy, Yves Pagès. Ils dénoncent, dans leurs romans, les méfaits du libéralisme et l'horreur économique.

Seul écrivain à avoir remporté le Goncourt et le Renaudot, l'auteur du "Pitre" n'a rien publié depuis 2012. Que fait-il ? Ecrit-il encore ? Enquête sur le prince de l'éclipse.

Une lecture rapide des jeunes romanciers français peut donner l'impression qu'ils se désintéressent du monde comme il va. Mais la confession intimiste semble être un détour délibérément choisi pour parler du monde, pour se livrer à une critique sociale et politique d'autant plus féroce qu'elle avance masquée.