Dans "Nous, les moins-que-rien, fils aînés de personne", l'écrivain oulipien dresse sa généalogie intellectuelle : le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a de la branche...

Sans poésie, pas de mémoire ; sans mémoire pas de poésie. L'homme moderne a oublié de se souvenir en même temps que s'effaçait son goût pour la poésie.

Mathématicien, poète, romancier, conteur, traducteur, enseignant et... piéton. Lorsque l'on évoque Jacques Roubaud, on a l'embarras du choix.

Après la parution en 1977 d'un "massif central" de quatre pièces, suivi d'un second en 1981, le troisième et dernier volume donne aujourd'hui la version intégrale, revue et mofidiée, du "Graal Théâtre", commande de la Comédie-Française pour une radiophonique à France-Culture.

Roubaud, né en 1932, donc âgé de 77 ans, réunit les cinq volets (ce qu'il appelle des branches) de ses mémoires. L'ensemble est volumineux mais intéresse tous les historiens de la littérature.

Les Khâgneux ont planché sur un des ses recueils : le poète raconte à Ariane Chemin son désarroi..

Les écrits de Roubaud sont presque tous empreints d'humour et, même graves voire tragiques, animés du plaisir de jouer : la sainte au paradis ne peut lever les bras au ciel "puisqu'elle y est", elle supplie "le Seigneur de Là-haut d'offrir aux musiciens/un autre patron par exemple saint Jean-Sébastien/et de désespoir se bouche les oreilles".

Jacques Roubaud, "Retraité des mathématiques", est écrivain et poète, membre de l'Oulipo depuis 1966. Il publie deux ouvrages qui ne doivent pas tout à son imagination.