"Sous le nom de Sade toujours se risque, ou se refuse, une aventure. Son texte, dans son tissage unique d'écriture et de vie, interroge au comble du sérieux et de la légèreté, à un point de tragique et d'ironie d'où toute demi ou commune mesure est exclue. Ce livre est fait des blancs ou des trous de réponse auxquels l'œuvre sadienne nous confronte. Il est une suite d'accrocs ou d'arrêts de lecture. C'est dire qu'il ne suit pas le trajet d'une quête, mais plutôt s'approche, par impasses et détours, du lieu d'une obscurité : nuit où se déploient également, dans une même solitude, l'orgie libertine et le silence de la lecture..." Ces lignes de la quatrième de couverture de la première édition, Sade, l'œil de Ia lettre (Payot, 1978), disent bien de quoi était constitué ce livre écrit dans un rapport de découverte et d'étonnement, sinon d'éblouissement. Il était emporté par l'élan de déraison ou de raison excessive caractéristique de Sade, par le défi d'exprimer de la manière la plus classique possible un univers érotique extrême. Alors, je lisais Sade hors de tout contexte et dans l'ignorance de son époque. Mais je m'aperçois maintenant que ni le savoir que j'ai acquis depuis, ni une sorte d'officialisation de Sade n'ont banalisé sa lecture. Ce bouleversement, premier, cette brûlure, restent intacts." Chantal Thomas)

Une réflexion sur la modernité de Sade par un auteur poète et spécialiste du divin marquis.

Béatrice Didier, professeur de littérature française à l'Ecole normale supérieure (Paris), est une spécialiste reconnue des Lumières et du romantisme.

Propose une analyse de la vie de Sade qui, sur la base de sa correspondance avec sa femme (cinq cents lettres entre 1777 et 1789), met en cause la réputation de cruauté, d'athéisme et de barbarie qui s'attache au philosophe maudit.