Max-Anély est le pseudonyme dont usa Ségalen avant ses vrais débuts littéraires. Cet essai décrit l'atelier mental et intellectuel de l'écrivain, ses nombreuses lectures, tant littéraires que scientifiques, en tenant compte de ses notes et de ses projets inédits.

Un long séjour en Chine entre 1909 et 1914, puis en 1917, ont inspiré à l'écrivain deux textes majeurs: "Stèles" et "Equipée" dont le propos dépasse de loin ceux de Malraux, de Borges ou de Claudel, au point de vue de l'authenticité interne du système culturel chinois.

Monsieur Sié, alias Victor Segalen, Marianne Bourgeois le découvre en rangeant la bibliothèque que son père lui a laissée en héritage. Qu'espère-t-elle trouver dans la lecture fiévreuse de ses recueils ? L'étrange destinée d'un médecin ? " Qui était cet homme à l'écriture précise, aiguë, hautaine...? " Est-ce une coïncidence si son père a accumulé les livres de Segalen l'année où elle-même a soutenu sa thèse en médecine ? Elle ne sait ce qu'elle cherche, mais en fouillant le passé du singulier Monsieur Sié ou Xié, selon les graphies adaptées du chinois, elle nous livre une biographie passionnée et passionnante de " cet homme au col blanc cravaté sur toutes les photos, très soigné de sa personne, l'air strict, rasé de près, la moustache stylisée, les traits fins... " De la Bretagne à la Chine, de la médecine à l'archéologie, de l'archéologie à la poésie, Victor Segalen a fait un voyage étonnant. C'est dans ce voyage que nous entraîne Marianne Bourgeois.

Archéologie et poésie constituent les deux orientations majeures de l'œuvre de Victor Segalen. L'apport de l'archéologue, tant par la trouvaille que par l'analyse, est incontestable. En témoignent les importantes contributions sinologiques dont il s'acquitte au lendemain des Missions chinoises. Mais Segalen est-il seulement homme de science lorsqu'il parcourt les routes de Chine à la recherche des chimères et des licornes signalées par les traités anciens ? L'étude de Chine. La Grande Statuaire prouve qu'en réalité il ne se départ jamais de sa qualité de poète. Il s'agit de l'ouvrage où la tension entre ces deux pôles constitutifs de la création segalénienne est la plus aboutie: dans ces "chapitres de vision", il ne se contente pas de faire un remarquable ét at des lieux de la sculpture et des sites, mais il dévoile un aspect de sa sensibilité propre à éclairer l'ensemble de son œuvre.

Textes et documents inédits : Les Fantômales, Marco Millioni (théâtre), Quatre lettres sur l'archéologie, Orchestiques des tombeaux chinois, Odes futures (poèmes), Dossier Peintures. Extraits des correspondances avec Remy de Gourmont, Paul Claudel, Claude Farrère, Jeanne Perdriel-Vaissière, Jules de Gaultier.

Biographie étoffée consacrée à un grand "écrivain contestataire de la littérature exotique", médecin, voyageur (Polynésie, Chine), archéologue, mais "avant tout poète", ayant l'art pour seule religion. Selon l'éditeur, il s'agit de la première biographie consacrée à l'auteur de "Stèles". L'affirmation est acceptable si on intitule "essais" les livres de J.-L. Bedouin et de H. Bouillier (dans ce dernier cas ,il s'agit précisément d'une "biographie critique").

Correspondance largement éclairée et mise en perspective. Entre Segalen, poète, ethnologue, archéologue, voyageur, médecin, et celui qui, par ses récits de voyage en Chine, a suscité son éveil littéraire.

Médecin de marine et critique d'art breton, V. Segalen (1818-1919) partage son temps entre les voyages et l'écriture. De Tahiti à la Chine, il explore de nouvelles contrées et de nouveaux territoires littéraires. Cette biographie met l'accent sur l'unité de son oeuvre, vécue comme une recherche permanente d'exotisme pour rompre avec l'ethnocentrisme européen.