Selon l'auteur, la crise de représentativité et de légitimité que traverse les grandes démocraties occidentales est due à la domination du relativisme sur notre mode de pensée. Il retrace la montée du relativisme et dresse le bilan de ses effets sociaux et politiques. Une réflexion sur les sources du désarroi contemporain et les voies d'avenir possibles.

Analyses des mécanismes, des régularités, des stratégies qui régissent le sens dans les communications orales et écrites. L'examen des données issues des champs de l'interaction, du discours ou encore de la variation, dans leur relation avec la notion complexe de sens commun, montre que la question du partage du sens renouvelle le regard porté sur l'intercompréhension linguistique. ©Electre 2019

L'Occident s'est construit sur le rêve, devenu cauchemar, d'une rationalité capable de congédier définitivement les pulsions, de contrôler les affects et de domestiquer les corps. De ce geste est née la modernité, à partir de laquelle l'homme s'est séparé de l'ensemble auquel il appartient. Bref, le rationalisme nous a conduits à une vision virile et conquérante de ce continent noir que nous avons nommé « nature ». L'époque qui s'ouvre marque le retour de l'exil. Après avoir écrasé et ignoré la fragilité du vivant, nous la voyons faire irruption dans notre quotidien sous les traits d'une pandémie et d'un écocide. Nous sommes liés et ne pouvons plus prétendre, en toute impunité, exister depuis un point de vue abstrait, de nulle part. La fragilité est expérience, non savoir hors-sol. À nous d'en tirer les leçons, d'inaugurer une pensée et un agir qui intègrent cet autre de la rationalité, qui est non pas l'irrationnel des relativismes identitaires ni l'hyper-rationalité de la machine algorithmique, mais un savoir qui se tisse au plus proche de nos sensations, de nos émotions et du vécu du corps : le sens commun.