Tente de nous faire comprendre les mécanismes du mouvement qui anticipent l'orientation d'un regard, la trajectoire d'une balle ou la perte d'équilibre, par exemple. L'enjeu de ce livre, par delà les mécanismes, est aussi de nous expliquer comment nos perceptions peuvent être manipulées, au risque de nous précipiter dans la haine et la destruction de l'autre.

Pour initier son lecteur à l'art de la tapisserie, Mila Boutan a choisi l'un des fleurons du Musée de Cluny à Paris, l'extraordinaire série de La Dame à la Licorne (fin du XVe siècle). Le format de l'album (30x29cm) permet à la fois d'embrasser d'un seul regard l'une ou l'autre des six pièces qui illustrent les cinq sens et de révéler grâce au détourage et aux agrandissements la beauté, les couleurs, la finesse et la poésie de nombreux détails. Des commentaires techniques, historiques (limités à la France) et symboliques, dans une langue directe, aident à voir et à comprendre. L'enfant est invité à prolonger sa lecture par des créations personnelles au départ d'un matériel fourni : pochoirs, planches à colorierou à peindre, et ici, plus précisément, jeu de trames, transposition papier de l'entrecroisement des fils. Un ouvrage soigné; une technique artistique peu souvent traitée dans le secteur jeunesse. (Le Ligueur)

Nous vivons à l'époque que George Steiner appelle l'ère de l'Épilogue. C'est l'ère où le monde n'a plus de sens, où le sens d'une œuvre, quelle qu'elle soit, n'est plus la raison d'être de notre lecture, mais où, au contraire, chacune de nos lectures accorde une raison d'être à l'œuvre. Les intentions du créateur n'importent plus, seul compterait ce qu'arbitrairement nous mettrions dans l'œuvre que nous déconstruirions. Face à cette mode de l'indécidable, de l'interchangeabilité du sens, George Steiner, nourrissant ses réflexions d'exemples puisés dans la littérature, la musique et la peinture, nous convie à parier à nouveau sur le sens, et même sur le scandale radieux de la transcendance : il y a bien un accord et une correspondance entre le mot et le monde, entre, d'une part, les structures de la parole et de l'écoute humaines et, d'autre part, les structures, toujours voilées par un excès de lumière, de l'œuvre. C'est grâce à ce pari que nous pourrons jouir de l'œuvre et comprendre sa nécessité.

L'homme a de plus en plus recours à des méthodes ayant pour but de faire vibrer ses cordes émotionnelles : les techniques du bien-être, les concerts rock, les thérapies nouvelles, les sports acrobatiques, les loisirs audio-visuels... Ses sensations sont décuplées, mais que devient sa sensibilité ?