La décision de suspendre le service national obligatoire a été prise en 1996 et elle est devenue effective en 2001. Aujourd'hui, il existe un débat sur son éventuel rétablissement. Pour Sébastien Jakubowski, celui-ci n'est pas souhaitable. Il fait valoir les coûts qu'entraînerait une telle décision et explique que les missions sociales de l'armée, pour réelles qu'elles soient, ne doivent pas conduire à oublier sa mission première qui est de défendre le territoire et les intérêts vitaux de la France.

Pour la majorité des experts, la professionnalisation de l'outil de défense s'impose comme une évidence technique. Elle pose pourtant des problèmes politiques qu'on aurait tort de passer sous silence.

Service militaire obligatoire supprimé, augmentation des effectifs de l'armée de métier, réduction des dépenses et pertes d'emplois dans l'armement... Vaste programme ! Vaste et risqué : il implique en effet une intégration plus complète à l'Otan, de nouveaux rapports avec les Etats-Unis, une redéfinition de la dissuasion nucléaire et, en prime, une autre vision de l'Europe...

Pour l'ancien ministre de la Défense, la réintégration de la France dans l'Otan et la suppression du service militaire risquent de tranformer les soldats français en supplétifs de l'hégémonie américaine.

Dans le nouvel environnement international créé par la chute du Mur, de quoi la France a-t-elle besoin ? De forces conventionnelles peu nombreuses, mobiles, bien entraînées, bien équipées...