Rangers déglingués aux pieds, irrévérencieusement posés sur la table d'une chambre d'hôtel parisien, Patti Smith, 65 ans, a toujours la même dégaine de rockeuse. Dans ses yeux, on retrouve la même indignation, la même pureté qu'avait la jeune fille qui révolutionna l'underground new yorkais des années 1970. En plus doux. Huit ans après « Trampin' », son dernier album original, la grande prêtresse du punk sort le plus beau disque de sa carrière, « Banga ».

Les années passant, Patti Smith se revendique davantage, et à juste titre, comme écrivaine. Son mélancolique "M Train" revisite les stations marquantes de sa vie.

Toujours inspirée, encore rebelle, Patti Smith signe un nouvel album, "Trampin'", dont le titre phare, "Radio Bagdad", dénonce le cynisme de Bush.

L'icône punk boit du café à longueur de journée, regarde des séries policières et visite, aux quatre coins du monde, les tombes de ses écrivains favoris. Elle se raconte dans un livre étonnant et habité. Rencontre.

Rock-Star incontournable de la culture punk, Patti Smith est aussi une photographe (au Polaroid) et une artiste qui dessine avec des fulgurances brûlantes. La fondation Cartier lui a donné carte blanche.

La druidesse punk répond à l'appel avec ″Banga″, onzième album solo marqué par le dalaï-lama, l'écologie et Amy Winehouse.

Avant une brochette de concerts à Olympia en octobre 2015, la chanteuse vient de terminer un deuxième tome de ses mémoires. L'occasion était idyllique pour s'entretenir longuement avec la poétesse bien aimée.