L'oeuvre charrie un fort sentiment nationaliste exalté par l'enthousiasme qui anime alors le compositeur. Quels interprètes réussiront à célébrer ses danses paysannes, ses mélodies rêveuses et ses sortilèges nordiques?

Après John Eliot Gardiner sur les "Vêpres" de Monteverdi et Angela Hewitt pour les "Variations Goldberg", Christian Tetzlaff prend la plume dans notre "Oeuvre du mois". Et prolonge par des mots la quête musicale qu'il mène depuis longtemps déjà. Personne avant lui n'avait gravé trois fois ce monument pour violon seul, dans lequel il voit l'expérience la plus humaine qu'un interprète puisse traverser.

La qualité de l'écriture, dans chaque volet de la "Sonate en la bémol majeur", a longtemps égaré le meilleurs spécialistes du compositeur. Ils ne pouvaient imaginer que l'oeuvre publiée par Artaria en 1788-1789 avait été gardée par Haydn dans ses tiroirs pendant plus de vingt ans.

La dernière sonate du compositeur respecte une architecture traditionnelle d'où s'élève une écriture foisonnante d'inventivité, ce qui réclame un duo subtil, superbement exigeant et suprêmement imaginatif.

Cette oeuvre d'avant-guerre dessine les ombres terrifiantes s'abattant sur le monde, attisant les angoisses profondes du compositeur Russe. Quel pianiste saura restituer le chaos qui domine ce menaçant XXe siècle?