Un petit homme mais avec un impact gigantesque : après JFK et Nixon, le réalisateur américain Oliver Stone s'attaque à W. , pour un portrait tout en nuances qui montre l'homme derrière le Président

"World Trade Center" confirme deux grandes qualités qui parcourent la filmographie d'Oliver Stone : sa capacité à renouveler toujours son style, et sa faculté à incarner les sujets "officiels".

Le point de départ de ″Savages″ aurait pu donner lieu à un déferlement hystérique comme dans ″Tueurs nés″. Oliver Stone a préféré renouer avec le romanesque trash de ″U Turn″, et cela pour notre plaisir. ″Savages″ est un film à la fois pessimiste, désenchanté, et qui bouillonne d'énergie, tant dans le brassage des thèmes que dans celui des styles.

Le film de sport est un curieux genre cinématographique américain. S'il compte beaucoup de réussites, il compte peu de succès commerciaux. Néanmoins, le thème est si intimement lié à la respiration du pays qu'à intervalles réguliers le genre resurgit.

Présent à Cannes pour montrer les 25 permières minutes - tétanisantes - de son "World Trade Center", le réalisateur de "JFK" nous accordait cette interview exclusive et levait le voile sur un film qui aura du mal à éviter la controverse.

Oliver Stone a toujours été fasciné par les figures du pouvoir, dont il a éclairé les contradictions (JFK, Nixon); il a su montrer la guerre et ses conséquences comme peu de cinéastes de sa génération (Platoon, Né un 4 juillet).

A quelques semaines de l'élection américaine, le réalisateur de JFK et de Nixon, qui espère voir gagner Barack Obama, signe W., un film dévastateur pour George W. Bush.

Aux Journées du Havre, le cinéaste engagé de ″Platoon″ et ″JFK″ dialoguait avec celui qui dénonça ″l'hyperpuissance américaine″. Un débat à front renversé.

Oliver Stone n'a pas son pareil pour bousculer les idées reçues et capter l'air du temps. Il a éclairé la mort de Kennedy, exposé les blessures de la guerre du Vietnam et dégainé sur les yuppies capitalistes dès 1987. Ses récents films sont en revanche, moins inspirés. Avec ″Wall Street : l'argent ne dort jamais″, il signe pour la première fois une suite, vingt-trois ans après l'original, qui est loin de faire l'unanimité.

Vingt-trois ans après le premier Wall Street et deux ans après le krach mondial, le cinéaste s'en prend à nouveau à l'Amérique capitaliste. Il s'explique.

Kennedy, Nixon, Castro, Arafat, et maintenant Alexandre... Qu'est-ce qui fascine Oliver Stone chez les hommes de pouvoir ?