Le mouvement des "gilets jaunes" est la réponse, nous dit Alain Supiot, professeur au Collège de France, à quarante ans de politiques néolibérales qui font peser sur les individus les conséquences des dérégulations voulues par le système.

Professeur au Collège de France, le juriste analyse la portée de la révolution numérique. Le risque n'est pas d'être remplacé par des robots, mais de leur ressembler.

Professeur émérite au Collège de France, titulaire de la chaire "Etat social et mondialisation : analyse juridique des solidarités", le juriste Alain Supiot, auteur de très nombreux ouvrages, dont "L'esprit de Philadelphie", "La gouvernance par les nombres", "Le travail n'est pas une marchandise" ou "La force d'une idée", revient sur les croyances et le programme néolibéral qui ont conduit au démantèlement méthodique des trois piliers de l'Etat social ; Etat social dont on redécouvre soudainement l'utilité à la faveur de la crise sanitaire.

Dans cet entretien accordé à Arnaud Teyssier, Alain Supiot montre qu'il existe un modèle (au sens "braudélien") social français, dont on oublie trop souvent les fondements philosophiques et anthropologiques, donc le caractère spécifique au regard, par exemple, du modèle anglais (marqué par l'omnipotence de l'individu) ou allemand (omnipotence de la société).

Simone Weil fut une comète dans la philosophie du XXe siècle. Mystique et marxiste, elle était radicale dans ses engagements comme dans sa pensée, elle analysa la vie en usine après y avoir travaillé. Le juriste Alain Supiot nous raconte cette trajectoire singulière.