Avec "Le Pianiste", Roman Polanski ne signe pas seulement un grand film justement récompensé d'une palme d'or à Cannes. Il délivre surtout une oeuvre-somme qui en dit long sur lui-même et ses obsessions de toujours.

Roman Polanski, survivant du ghetto de Cracovie, avait toujours refusé de raconter au cinéma ce douloureux passé. Jusqu'au jour où il a lu "Le pianiste", récit autobiographique d'un musicien ayant survécu, lui, au ghetto de Varsovie, grâce à un officier allemand.

Polanski livre une oeuvre magistrale de sobriété, habitée par le comédien Adrien Brody.

Que peuvent avoir de commun deux spectacles aussi différents que "Place des Héros" de Thomas Bernhard, mis en scène par Arthur Nauzyciel à la Salle Richelieu et "Le Pianiste" d'après Wladyslaw Szpilman par Robin Renucci et Cécile Guillemot au Théâtre Pépinière Opéra ? Une austère beauté, la représentation de personnages juifs, le rapport à la musique.

En mai dernier, il a connu une de ses plus grandes émotions quand, à Cannes, il a reçu la palme d'or pour "Le Pianiste", ce film sur le ghetto de Varsovie.