Convulsions politiques, crise financière, corruption : la Thaïlande, l'un des dragons les plus puissants de l'Asie, connaît de fortes perturbations. Elle parvient toutefois à maintenir son unité, le consensus national prenant appui sur les valeurs du bouddhisme et de la monarchie constitutionnelle.

Le 2 juillet dernier, la dévaluation de la monnaie thaïlandaise entraînait tout le Sud-Est asiatique dans la crise. Aujourd'hui, le pays du Sourire pourrait être le premier à se redresser. Mais, en attendant, quelle austérité !

Le baht s'effondre, les banques sont au bord de la faillite, les anciens milliardaires vendent leur Mercedes et leur montre Rolex... Mais Bangkok ne veut toujours pas entendre parler de la cure d'austérité du FMI.

L'Occident - la Banque mondiale en tête - a largement entretenu l'illusion d'un miracle thaïlandais (capitalisme triomphant et mythe de la bonne "gouvernance") qui, en fait, reposait d'abord sur la dynamique des investissements étrangers qui, en retour, stimulaient les exportations et généraient un phénomène de surchauffe...

Des banques qui ne prêtent plus, des usines qui ne tournent plus... Dix-huit mois après la crise financière, le pays s'enfonce sous une montagne de dettes.

Crise monétaire et économique, élections frauduleuses, instabilité politique... depuis 1997, le pays n'est pas épargné.