Richard Shusterman, philosophe, est professeur à Florida Atlantic University (Boca Raton). Son oeuvre actuelle, influencée par le pragmatisme américain, se concentre sur l'esthétique en art et dans les formes de vie, les disciplines individuelles et la soma-esthétique (Conscience du corps, Vivre la philosophie, l'Art à l'état vif). L'Objet de la critique littéraire, son premier livre, rédigé dans le contexte oxonien de la philosophie analytique, est l'une de ses plus importantes contributions à l'esthétique littéraire.

Le point sur les perspectives ouvertes par la rencontre entre les arts du spectacle vivant (théâtre, cirque, danse et opéra) et les processus par lesquels scène et salle se démarquent du quotidien, s'inventent ensemble, s'énoncent, dans le moment de la représentation. L'ouvrage aborde le jeu du comédien, la mise en scène, le plaisir du spectateur, etc.

« Après le temps de la critique et de l'histoire littéraire, vint le temps de la théorie littéraire, ou plutôt des théories littéraires, qui se sont relayées et affrontées durant ces quarante dernières années. Elles s'accordent néanmoins sur le refus de toute psychologie, sur un certain formalisme, et d'abord sur la volonté de réfuter le sens commun, les idées "populaires" sur la littérature : l'auteur comme autorité donnant son sens au texte ; le monde comme sujet et matière de l'œuvre ; la lecture comprise comme conversation entre l'auteur et le lecteur ; le style comme choix d'une manière d'écrire ; l'histoire littéraire comme majestueuse procession des grands écrivains ;la valeur comme propriété objective du canon littéraire. La théorie a ébranlé ces repères du sens commun, mais le sens commun a résisté à la théorie. Et celle-ci a souvent dû forcer la note pour réduire son adversaire au silence, au risque de s'enfermer dans des paradoxes. C'est le combat de la théorie et du sens commun que ce livre retrace, sans se limiter au domaine français. Le temps est en effet venu d'évaluer nos bonnes années de théorie littéraire afin d'en suggérer un premier bilan. » (info. éditeur)

Etudie le lien personnage-lecteur : ce que fait le lecteur du personnage, comment il l'imagine, sous quel angle il l'aborde et pour quels résultats. Une étude dont les prolongements, au-delà de l'esthétisme, touchent aussi la psychanalyse et l'anthropologie.

Revoici "la mort de la littérature". Trop souvent annoncée pour n'être pas intensément souhaitée, évidemment. Mais le livre d'Henri Raczymow, contrairement à ce qui s'est écrit depuis quelques années, en revient au vrai débat intellectuel, sans ressentiment personnel. Sa lecture est donc passionnante. Sa thèse, s'appuyant sur l'idée que la démocratie est désormais arrivée à son terme, et que "la mort de la littérature est fondamentalement inscrite dans le projet démocratique lui-même. Il s'agit là d'un "irréversible" à la Péguy". Ainsi, "quand Louis XIV reconnaît Racine, quand la "nation" reconnaît Voltaire ou Rousseau, quand le "peuple" reconnaît Victor Hugo ou Zola, quand l'"opinion" publique reconnaît Sartre, les choses sont simples. Mais qu'en est-il des instances contemporaines de la reconnaissance?" ... Il est logique, finalement, que ce livre de deuil, ce "Vive la sociale!" intellectuel, conclue à la mort de la littérature. Et comme on souhaiterait continuer ce débat, on aimerait suggérer à Henri Raczymow un autre essai, commençant ainsi: "Oui, la littérature est morte pour tous ceux qui la prenaient pour un geste d'appartenance sociale. Et alors?" Extr. de : J. Savigneau, in : Le Monde, 1994-11-11

Les réflexions, toujours stimulantes, sur l'art littéraire, d'un groupe de brillants jeunes critiques et linguistes russes : Viktor Chlovski, Roman Jacobson, Youri Tynianov, Boris Eichenbaum et quelques autres.

Michel Charles est un universitaire français, professeur de lettres à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, à Paris. Il propose d'envisager les textes littéraires d'un point de vue non plus herméneutique (que veulent-ils dire ?), mais, selon ses mots, « rhétorique » (que peuvent-ils dire ?). Ce renversement de perspective par rapport à la doxa des études littéraires a donné lieu à la théorie des « textes possibles » ou « théorie littéraire ».

Cet ouvrage rassemble les six conférences données par Borges à l’Université de Harvard pendant l’année académique 1967-68, en tant que professeur invité des Charles Eliot Norton Lectures, l’une des chaires universitaires les plus prestigieuses des Etats-Unis. Dans le cursus honorum d’un grand écrivain international, recevoir une invitation de cette chaire est, en effet, une très haute distinction. Borges ne pouvait pas ignorer l’importance de ce rendez-vous avec le public américain. Les six textes de "L’art de poésie" comptent parmi les meilleures interventions orales de l’auteur sur deux sujets qu’il affectionnait particulièrement : l’écriture poétique et les grandes oeuvres de la littérature anglaise. A la différence d’autres entretiens du Borges des dernières années, la transcription de ces conférences nous offre l’image d’un écrivain qui n’a pas encore atteint le sommet de sa gloire. Borges n’est pas encore fatigué d’être Borges. Il parle ici sans amertume et sans ironie, loin des boutades et des citations récurrentes qui, peu avant sa mort, lui permettait de tenir à distance ses interlocuteurs. On entend ici la voix du maître comme on ne l’a pas entendue depuis bien longtemps : la voix d’un Argentin passionné de littérature qui nous invite à découvrir son monde et à partager ses perplexité.

Daniel Bergez, docteur d'Etat ès lettres et sciences humaines, est professeur de chaire supérieur au lycée Henri IV. Pierre Barbéris est professeur de littérature moderne à l'université de Caen. Pierre-Marc De Biasi directeur de recherche au CNRS, est chargé de cours à l'université de Paris VII. Luc Fraisse est professeur de littérature française à l'université de Strasbourg II. Marcelle Marini est maître de conférences à l'université Paris VII, en littérature et psychanalyse. Gisèle Valency est professeur de linguistique à l'université de Caen.

Au confluent de deux réseaux critiques, américain et européen, en situation multiculturelle et en état de réflexion permanente sur le passé et l'avenir de sa propre littérature, le Québec a élargi le champ d'activité de la critique, ouvert des voies nouvelles pour la théorie littéraire, et mis à l'épreuve les méthodes d'analyse des textes. Né d'un dialogue entre une quarantaine de chercheurs des deux continents, cet ouvrage esquisse la physionomie de cette recherche. Il présente un bilan des travaux en cours et les perspectives qui sont les leurs à l'orée du XXIe siècle.

Le présent ouvrage est consacré à l'élucidation de la dimension epistémique de l'oeuvre littéraire. Il pose une triple question : l'oeuvre littéraire peut-elle prétendre à la connaissance ? Si tel est le cas, comment se définit l'originalité du savoir littéraire ? Enfin, quelle relation le savoir littéraire peut-il entretenir avec les autres formes de connaissances, notamment les discours theoriques des sciences humaines ? Ni impuissance mimétique, ni hyperproduction autolétique, l'oeuvre littéraire apparaît comme un foyer de notre monde vécu, dont la reconnaissance réarticule le réel qui nous est si bien connu en de nouveaux horizons. Littérature et savoir(s) dit à la fois une conjonction - une différence - et une identité. C'est entre cette mêmeté et cette altérité que naît l'irréductible originalité du savoir littéraire en des formes dont les contributions ici rassemblées cherchent la racine commune sans ignorer, cependant, l'importance de ses variations historiques et génériques.