Nous joignons au dossier une réflexion d'Antoine Compagnon sur l'actualité d'un paradoxe pointé jadis par Albert Thibaudet : si la politique française penche à gauche, la littérature penche à droite. Où en sont aujourd'hui leurs rapports ?

Un style incisif, le sens de la formule, il faut lire Thibaudet, fin observateur de la République.

Pour les soixante-dix ans de sa mort, deux éditeurs ont rassemblé le meilleur des essais et articles littéraires et politiques de l'attachant Albert Thibaudet.

Ce grand critique de l'entre-deux guerres goûtait autant la politique que la littérature, et aimait la France comme Montaigne, sa Guyenne. On réédite les classiques d'Albert Thibaudet.

″On pourra s'étonner, et même se scandaliser de voir approcher, d'une manière qu'on dira artificielle, trois écrivains en apparence si différents, et qui trouvent leur public, leurs critiques, en des classes de lecteurs si hostiles les unes aux autres″.

Collaborateur de la NRF dans l'entre-deux-guerres, le critique littéraire cachait une oeuvre philosophique, dont un Socrate, publié après bien des péripéties par CNRS Editions