La polémique autour de la torture en Algérie, et en particulier la récente mise en accusation du général Bigeard par une ancienne militante indépendantiste, a rappelé à l'opinion cette réalité peu glorieuse de la guerre menée entre 1954 et 1962.

Des rescapés et des avocats, eux-mêmes menacés de mort, ont raconté à Lucie Morane les effroyables pratiques des forces de sécurité. Comme si les méthodes du terrorisme avaient contaminé ceux qui le combattent.

Après des années de combat, il vient d'obtenir que la justice française lui reconnaisse le statut de victime de guerre.

Poursuivi pour complicité d'apologie de crimes de guerre, le général Aussaresses persiste à revendiquer la pratique de la torture pendant la guerre d'Algérie.

Les accusations sur le comportement de certains officiers français, dont le général Schmitt, ancien chef d'état-major des armées, relancent le débat longtemps occulté sur la torture en Algérie.

Non, le général Aussaresses n'a pas révélé aux Français les atrocités commises par la France et l'Algérie. Il n'a fait que les avouer.

Ce fut la face la plus sombre de cette guerre qui ne voulait pas dire son nom. Les nouveaux témoignages de victimes et les aveux de généraux qui ont couvert l'inavouable viennent de rouvrir le dossier noir de la torture.

Ce n'était pas le premier témoignage sur la torture en Algérie. Mais c'est celui qui fit éclater le scandale. Il y a tout juste cinquante ans, les éditions de Minuit publiaient "La Question", d'Henri Alleg. Il a livré ses souvenirs à Michel Pierre.