La première édition de La Question d'Henri Alleg fut achevée d'imprimer le 12 février 1958. Des journaux qui avaient signalé l'importance du texte furent saisis. le 27 mars 1958 une partie de la septième réédition fut saisie par la police. Le gouvernement saisit lui-même le livre pour « Participation à une entreprise de démolition de l'armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale », alors qu'il a déjà été vendu à 65 000 exemplaires. Sa censure n'a pas empêché sa diffusion clandestine à 120 000 exemplaires.

" - Le gouvernement a fait saisir, le 19 juin, les exemplaires de ce livre que venaient de publier Les Éditions de Minuit. Cet ouvrage reproduisait des déclarations de cinq détenus algériens, pour la plupart étudiants, qui affirmaient avoir été abominablement torturés dans les locaux de la D.S.T., rue des Saussaies, à Paris, entre le 2 et le 12 décembre 1958. Le gouvernement a justifié cette saisie, dans un communiqué officiel, par le caractère « infamant et mensonger » du livre. Au Sénat, répondant à une interpellation de M. Deferre, le premier ministre ajoutait que cet « ouvrage infamant », « affabulation totale qui ne saurait représenter en quoi que ce soit l'ombre de la vérité » avait été « rédigé par deux écrivains stipendiés du parti communiste ». Que le gouvernement considère les faits évoqués dans La Gangrène comme infâmes, il n'est pas un Français qui ne s'en réjouira". Jérôme Lindon, 29 juin 1959