La police traque ces nouveaux esclavagistes qui importent et exploitent de la main-d'oeuvre clandestine...

Privation d'identité, séquestration, mauvais traitements et absence de salaire : l'esclavage existe toujours en France...

Le travail non déclaré est la plus coûteuse des fraudes.

Dans l'Ain, après trois ans d'enquête, un réseau de travail dissimulé a été mis au jour

Femmes de chambre roumaines payées au black, barmaids anglaises non déclarées... Les hébergeurs des stations de ski invoquent la pénurie de main d'oeuvre locale pour justifier des pratiques managériales "freestyle". L'argument n'a pas convaincu la justice, laquelle vient d'épingler l'hôtel Mercure (groupe Accor) des Deux-Alpes pour travail dissimulé. Enquête dans les arrière-cuisines des hôteliers des cimes.

Le servage est aboli depuis un siècle et demi chez nous. Mais les esclavagistes, eux, existent toujours et sont peu inquiétés.

On ne le sait pas assez : 58% des travailleurs clandestins sont français. Leur sort est à peine meilleur que celui des étrangers, qui, avec ou sans papiers, sont la proie des nouveaux négriers...

Black, clandestin, dissimulé... Ce travail-là - quel que soit le nom qu'on lui donne - se cache, mais rapporte gros. Il grève les comptes de l'Etat, permet de blanchir les capitaux, alimente les filières d'immigration clandestine et contraint les salariés à des conditions de travail moyenâgeuses...

De nouveaux textes - il est vrai peu contraignants - visent à empêcher le travail dissimulé sous le couvert de stages. La condamnation d'un chef d'entreprise et la résistance de certains étudiants devraient encourager le changement.

A l'aide de montages complexes, des réseaux fournissent aux entreprises françaises de la main-d'oeuvre à faible coût salarial et social, déclarée à l'étranger. Un trafic en plein essor.