Il y a soixante ans le Traité de Rome mettait la première pierre à l'édifice européen. L'occasion pour "M" de raconter les liens qui se sont créés grâce à cette Union aujourd'hui décriée. La Lorraine, longtemps sinistrée par la désindustrialisation, trouve un second souffle grâce au Grand-Duché. Chaque jour, des milliers de travailleurs passent la frontière de ce voisin bien portant pour des salaires plus élevés qu'en France et une fiscalité avantageuse. Quitte à braver les embouteillages monstres entre les deux pays.

Elles avaient disparu, le Covid 19 les a ravivées. Tout l'été, "L'Express" arpente les frontières hexagonales. Cette semaine, direction Strasbourg et Kehl.

Le mécanisme est réglé comme une horloge suisse. Un travailleur part combler le manque de main-d'oeuvre d'un autre pays pour satisfaire ses besoins et ceux de sa famille. Des deux côtés de la frontière, chacun y trouve son compte jusqu'au jour où la mécanique s'enraye. Considéré hier comme un renfort nécessaire, l'étranger devient bouc émissaire. Pour remettre les pendules à l'heure, l'extrême droite ne jure que par l'exclusion, les quotas et le repli sur soi. Insidieusement, ses idées se propagent.

Avec un PIB supérieur à celui de la Côte d'Ivoire, du Sénégal et du Cameroun réunis, la capitale économique est un pôle d'attraction pour les pays voisins. Les francophones représenteraient aujourd'hui au moins 1 de ses 22 millions d'habitants.