Fin octobre 1923, Mustafa Kemal fait proclamer la République de Turquie, sur les décombres de l'Empire ottoman. Il fait entrer le pays dans l'ère moderne. Un siècle plus tard, que reste-t-il de cet héritage ?

Le pays est le fruit d'une histoire ancienne et complexe qui dépasse les volontés d'uniformiser le pays. Sommaire. L'Asie mineure avant les Turcs. Turcs et Ottomans. La conquête ottomane. L'héritage ottoman. Un empire à l'ère des nations. La naissance d'un nouveau pays ? Entre démocratisation et autoritarisme. "Atatürk aurait été assez contrarié de voir la Turquie d'aujourd'hui", entretien avec Mehmet Sürkrü Hanioglu.

Si la république de Turquie a moins d'un siècle, son histoire plonge dans des millénaires riches en civilisations et en conquêtes. L'héritage prépondérant des Ottomans pourrait gommer tout ce qui les a précédés, ma- à l'occasion des 30 ans de l'inscription de la grande capitale des Hittites sur la Liste du patrimoine mondial de l'humanité - un tour des grands sites archéologiques anatoliens permet de constater l'attachement des Turcs aux premiers chapitres de leur histoire.

Ils lui obéissent les yeux fermés et partagent son rejet de Mustafa Kemal Atatürk, le « Père des Turcs ». Au despote éclairé et laïc, fondateur d'un Etat moderne, ils préfèrent un sultan qui veut renouer avec l'Empire ottoman. En complément, des focus sur le parc Gezi, lieu de contestation stambouliote, des portaits d'Asli Erdogan et Fethullh Gülen, une bibliographie.

Il y a cent ans, au terme d’une guerre mondiale et de la chute d’un régime pluriséculaire, un jeune officier de l’armée ottomane s’imposait face aux Alliés et jetait les fondations d’une Turquie nouvelle, à la fois «turcisée» et occidentalisée. Un héritage encore revendiqué, quoique remis en question, par Erdogan. Sommaire. Atatürk, l'inventeur de la Turquie moderne. Atatürk, le maître des cartes. Les mots pour comprendre. Cap à l’ouest ! Un triumvirat kémaliste. Le républicain autoritaire. Responsable, mais pas coupable. L’islam mis sous tutelle.