Tenir dans ses bras une femme, la faire tourner jusqu’au vertige, jusqu’à cet état altéré de conscience à deux, est une expérience sans pareille. L’Eglise ne s’y est pas trompée qui a pendant des siècles considéré la valse comme démoniaque, car au vertige s’ajoutait une première affirmation du couple face au groupe social. Tour à tour historien, ethnographe et sociologue, Rémi Hess nous restitue l’aventure passionnante de cette danse de couple refermé. Née avant la renaissance, elle s’impose grâce à la Révolution française, est diffusée par les armées napoléoniennes et s’institutionnalise à Vienne avec les Strauss. Noble comme la viennoise, musette comme la française ou l’italienne, la valse, enjeu des nationalismes, appartient au patrimoine européen.

R. Hess analyse et retrace l'histoire de la valse, danse de société la plus connue et la plus pratiquée dans une étude ramarquable au niveau historique, sociologique et ethnographique. Elle est complétée utilement par des notices biographiques et une imposante bibliographie

La valse est apparue dans l'Empire des Habsbourg dans la seconde moitié du 18e siècle. Son essor coïncide avec l'époque révolutionnaire et l'émergence de la bourgeoisie. Elle présida à des plaisirs plus populaires, tout en ayant trouvé sa place au sein du plus pur classicisme musical. Elle continue d'imprégner nos moeurs, c'est dire si la valse n'est pas qu'une icône passéiste et qu'elle méritait cette étude, étant donné l'engouement qu'elle a durablement provoqué à travers des milliers de compositeurs sur tous les continents.