existence partagée entre la ville et la scène : c'est une cavalcade qui a débuté il y a un demi siècle que j'ai voulu raconter dans ce livre de mémoires. Tout commence par ma collaboration avec Jean-Pierre Gredy. Nous écrivons "pour rire" Le don d'Adèle, une comédie qui triomphe dans le monde entier, suivie d'une vingtaine de pièces dont Fleur de cactus, Quarante carats, Folle Amanda au sort également heureux, sans compter de nombreuses adaptations d'oeuvres anglo-saxonnes. C'est le théâtre dit de Boulevard, une définition à laquelle je préfère celle de Théâtre de Divertissement, que je ressuscite dans tout son éclat, sans pour autant négliger l'apparition d'auteurs et de metteurs en scène plus engagés. Mais ce sont aussi les fêtes du Paris frivole et luxueux des années 50 que je raconte et auxquels je mêle les portraits de personnalités, ô combien pittoresques, qui ont marqué l'époque ; ma découverte du monde du spectacle à Broadway et du cinéma à Hollywood ; l'explosion de mai 68, la libération des moeurs et son influence sur l'évolution de la création dramatique... Bref c'est l'histoire d'un auteur à succès qui participe intensément à la vie artistiquement créative de son temps, une vie jalonnée de rencontres passionnantes - figures célèbres ou anonymes - d'amitiés, de quelques chagrins aussi, mais surtout d'enthousiasmes et de de passions. Pierre BARILLET

Dans ses souvenirs, rassemblés sous le titre "Mon Siècle sur un fil" (R. Laffont, 1982), Édouard Loeb a peint de façon très vivante la vie artistique et pittoresque de Saint-Germain-des-Prés. Lui-même était une des personnalités les plus remarquables de ce quartier où il possédait une galerie d'art. Édouard Loeb naquit à Paris en 1897. Grand, mince, naturellement élégant, il portait souvent un chapeau à large bord qui rappelait discrètement une époque où cet attribut signalait le poète ou l'artiste. Avec lui a disparu l'un des derniers survivants d'un monde dont il avait été le témoin privilégié et l'acteur, celui de l'art et de ses marchands à une époque où les galeries possédaient en abondance des Cézanne, des Picasso, des Léger, des Bonnard et où la spéculation à long terme était inconnue.La carrière d'Édouard Loeb débuta étrangement : il fut pendant longtemps « l'autre frère », le frère jumeau de Pierre Loeb qui avait ouvert en 1924, rue Bonaparte, la galerie Pierre. Édouard, à cette époque, se rendait souvent en province pour vendre des échantillons de dentelles ; il était représentant de l'entreprise fondée par leur père, artisan juif alsacien venu s'établir à Paris lors de l'annexion allemande.(...) in : Marie-Aline PRAT, Encyclopédia universalis, http://www.universalis.fr/encyclopedie/UN85016/LOEB_E.htm, consulté le 2009-05-07

Originaire du Canada, le poète John Glassco (1909-1981) vécut à Paris au tournant des années 1930. Pendant trois ans, il côtoya autant l'avant-garde littéraire américaine que le milieu des écrivains français.