L’allongement significatif de la durée de vie serait enfin possible, et pour demain – mais à quel prix ?

En 2050, 151 des 195 pays du globe seront en situation de décroissance démographique, alerte une étude de l’université de Washington ; et la population mondiale devrait atteindre son pic, à 9,7 milliards d’individus, en 2064. Le vieillissement des populations que connaissent déjà l’Asie et l’Occident va se généraliser, entraînant avec lui une pénurie de main-d'oeuvre et un ralentissement économique. Cela pose un nouveau défi à nos sociétés : trouver un moteur de croissance qui ne repose pas sur la démographie.

Dans les collèges japonais, il devient de plus en plus difficile de former des équipes de baseball ou de softball. En cause : la forte baisse de la natalité dans l'archipel.

Du président aux membres du Congrès, en passant par les dirigeants d’entreprise, jamais le pays n’a été dirigé par des élites aussi âgées. Un “tsunami argenté” qui ne laisse guère de place à la jeune génération.

Sociologue, professeur au Groupe INSEEC, où il dirige le master Directeur des établissements de santé, Serge Guérin est spécialiste du vieillissement. Il s'y intéresse du point de vue de la santé, de l'économie (la silver économie) et des relations sociales. A cet égard, il conteste l'idée d'une guerre des générations entre les seniors représentants d'une classe aisée et la jeunesse en difficulté. Il prône au contraire le principe de l'intergénération, où chacun apporterait une part de lui-même qui manque à l'autre, quel que soit son âge.

Au Japon, pays des records en matière de vieillissement démographique, tout est bon pour inciter les personnes âgées à cesser de conduire.

En raison d’une pénurie de main-d’oeuvre, Tokyo envisage de créer une nouvelle catégorie de titre de séjour : les étrangers seront appelés à travailler dans les secteurs désertés par les Japonais. Il s’agit d’un moment charnière pour une société qui se croit homogène.