Islamophobie, menace terroriste, repli sécuritaire : dans son nouveau film, le réalisateur de "l'Inconnu du lac" plonge avec humour le fer dans les plaies françaises.

Après quelques courts métrages, Guiraudie s'est ait connaître en 2001 par un moyen métrage, "Du soleil pour les gueux". Les éléments de son cinéma y sont déjà posés, une attention particulière à la nature (le cinéaste vient d'une famille de paysans de l'Aveyron), un érotisme décalé et inattendu, n'entrant jamais dans les cases prévisibles. Mais aussi un souci de la narration magique, du récit déconstruit. Guiraudie, en racontant une histoire, compte sur la surprise de l'auditeur, du spectateur ; dans sa disposition à accepter d'être bousculé par l'imprévisible.

"Viens je t'emmène" est l'une des premières fictions françaises à inscrire dans sa trame un attentat islamiste, sept ans maintenant après 2015, et aucune ne l'a fait de manière aussi explicite.