Il y a un an, la mort à Clichy-sous-Bois de deux adolescents provoquait plusieurs semaines d'émeutes en banlieue. Depuis, qu'est-ce qui a changé dans la commune ? Pas grand-chose, regrette le maire Claude Dilain, qui refuse de laisser sa ville devenir un ghetto.

Dix ans après les émeutes, une chroniqueuse britannique constate que la ville reste coupée de tout, contrairement aux banlieues londoniennes.

Il y a dix ans, deux adolescents de Clichy-sous-Bois trouvaient la mort après avoir fui la police. S'ensuivirent des émeutes qui firent de la ville un symbole de la ghettoïsation des banlieues. Aujourd'hui, malgré des promesses de rénovation, certains quartiers ne doivent leur salut qu'à la solidarité des habitants. Le photographe Hervé Lequeux est allé à leur rencontre.

27 octobre 2005, Clichy-sous-Bois. Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, meurent électrocutés après une course poursuite avec la police. Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, prétend alors que les enfants sont des voleurs. A tort. Les amis des adolescents, leurs voisins, la jeunesse des quartiers populaires, ripostent par des émeutes qui, comme une traînée de poudre solidaire, se propagent à des centaines de villes partout en France. Les images de voitures enflammées, d'Abribus couchés, de CRS en faction et de jeunes encapuchonnés font le tour du monde.