Enregistrées à leur insu, des conversations de soldats allemands faits prisonniers par les Alliés laissent transparaître une barbarie ordinaire développée hors de tout engagement nazi.

Après sa biographie de Churchill, l'historien éclaire les origines d'Hitler, sa sexualité déroutante, son charisme diabolique. Deux autres bons ouvrages reviennent aussi sur l'Allemagne nazie.

La situation est avérée : le modèle d'exploitation des ressources terrestres touche désormais ses limites sur tous les continents. L'analyse clinique du fait que de plus en plus d'hommes disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie permet à Harald Welzer de formuler le diagnostic clinique de l'effondrement de la distinction entre réfugiés fuyant la guerre et ceux fuyant leur environnement, entre réfugiés politiques et les réfugiés climatiques tant se multiplieront les guerres nouvelles générées par la dégradation du milieu.

Il s'agit ici d'un ouvrage collectif mobilisant derrière Harald Welzer divers spécialistes des sciences sociales autour d'un projet de recherche de l'université de Hanovre. Partant du constat qu'« il n'existe à ce jour ni théorie, ni description de la transmission de l'histoire dans la discussion entre les générations », il analyse le traitement du passé national-socialiste dans les familles, et montre que la « transmission de la conscience historique » ne se conçoit pas sans interactions sociales entre les générations.

Après la guerre, les conversations de prisonniers allemands qui avaient participé à la ″Shoah par balles″ furent enregistrées à leur insu. Edifiant.