Aussi originale qu'inclassable, l'oeuvre à la fois achevée et toujours en construction de Georges Perec (1936-1982) a marqué la littérature de la fin du XXe siècle en empruntant des directions variées. D'inspiration sociologique (Les Choses), ludique (La Disparition), autobiographique (Wou le Souvenir d'enfance) ou romanesque (La Vie mode d'emploi), les textes brouillent les genres, entremêlent les contraintes virtuoses de l'Oulipo et l'écriture d'une histoire personnelle douloureuse en multipliant les parcours de lecture possibles. Entre légèreté et gravité, Perec joue sur les glissements entre le réel et la littérature, les tensions entre la totalité et le fragment pour tenter de dire l'indicible de l'existence.