Philippe Sollers
Bulletin : Art press 375 - février 2011
Numéros de page :
4 p. / p. 70-73
Aurait-on mal lu Sollers ? Voilà que celui que la rumeur publique, entretenue par la fainéantise et l'inculture crasse d'une certaine presse, par un béni-oui-ouisme universitaire par rapport à celle-ci, présente comme une sorte de libertin jouisseur qui se serait trompé de siècle (libertin qui aggrave son cas, et donne ainsi la preuve de sa légèreté, de son inconséquence intellectuelle et morale, en s'affirmant catholique, pis, papiste, bien qu'athée... allez vous y retrouver quand vous avez la tête molle), voilà que ce joueur, qui ne cache rien des débauches de sa jeunesse, cet amateur de folies françaises et de fête à Venise, cet admirateur de Fragonard et Picasso, voilà que ce grand lecteur des libertins, de Voltaire et Diderot, de Vivant Denon, de Sade, de Casanova, vient de publier un roman faisant l'éloge de... l'amour passion.