Rencontre de Sollers et de Stendhal était inévitable. Elle a enfin eu lieu. A Venise, of course...

Aurait-on mal lu Sollers ? Voilà que celui que la rumeur publique, entretenue par la fainéantise et l'inculture crasse d'une certaine presse, par un béni-oui-ouisme universitaire par rapport à celle-ci, présente comme une sorte de libertin jouisseur qui se serait trompé de siècle (libertin qui aggrave son cas, et donne ainsi la preuve de sa légèreté, de son inconséquence intellectuelle et morale, en s'affirmant catholique, pis, papiste, bien qu'athée...

Avec son dernier roman, ″Trésor d'amour″, Philippe Sollers nous entraîne à Venise pour une histoire d'amour dans le sillage de Stendhal. Rencontre avec l'écrivain le plus insaisissable des lettres parisiennes.

C'est au dernier étage d'un immeuble situé sur le boulevard de Port-Royal, à quelques encablures de La Closerie des Lilas et avec vue imprenable sur le Val-de-Grâce, que l'écrivain rédige papiers, romans et chroniques.

Philippe Sollers fait sienne l'épitaphe stendhalienne : ″Vivre, écrire et aimer″.

L'infinie liberté qui émane de ce livre tient moins sans doute au fait qu'il en parle, ou à la manière dont il est question de l'amour, qu'à la vitesse avec laquelle on s'y déplace dans le temps. L'écrivain est un maître du temps. Et du rythme qui est, selon Stendhal, "accord entre les pensées, les tournures et les sons".