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Les "Vanishing Monuments" de Jochen Gerz, une dialectique du visible et de l'invisible

01 décembre 2014
Numéros de page :
10 p. / p. 3-12
Cet article inédit est consacré à la présentation et l'analyse des "Vanishing Monuments" de Jochen Gerz, consacrés à la mémoire de l'Holocauste. Il s'agit en fait de « contre-monuments » soustraits à la vue au fur et à mesure de leur élaboration. Alors qu'un monument commémoratif est a priori « positif », Gerz invente un monument consacré non à la plénitude, mais au vide. Gerz est confronté à un dilemme : comment faire une oeuvre avec un « négatif » absolu, la négation d'un peuple ? Il faut donc faire et défaire dans le même temps, c'est-à-dire accompagner le cours du temps en construisant un monument « par défaut ». Cette défection n'est pas alors l'oeuvre extérieure du temps et de l'oubli, mais son principe même. La réflexion de Maurice Mouillaud est centrée sur la limite, ou la scission entre le visible et l'invisible : l'invisible est l'autre face du visible qu'il suppose, et sur l'impossibilité d'un lieu propre d'un tel monument.