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Faut-il supprimer la notation à l'école ?

Numéros de page :
10 p. / p. 80-89
Sujet récurrent en sciences de l'éducation, le débat sur la notation des élèves a été relancé par le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon dès 2013 avec la notion d'"évaluation bienveillante" puis plus récemment par Najat Vallaud-Belkacem, à la tête de ce ministère depuis fin août 2014. Selon Pierre Merle, la notation telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui a des effets néfastes sur la réussite scolaire. Démotivante voire humiliante pour les élèves en difficulté, elle ne permet en outre pas une évaluation correcte car elle comporte de nombreux biais subjectifs et sociaux. La traditionnelle échelle de notation de 0 à 20 gagnerait ainsi à être remplacée par une évaluation "formative" centrée sur la maîtrise de compétences objectivement définies. Pour François Portzer, au contraire, la notation permet d'évaluer les compétences des élèves de manière intelligible et objective, ce qui participe à la méritocratie républicaine. Sa suppression risquerait de favoriser la reproduction sociale des élites.