Musique et prison
Bulletin : Études 4174 - octobre 2012
Numéros de page :
6 p. / p. 375-382
Le livre-témoignage de Soeur Helen Prejean, visiteuse de prison aux Etats-Unis dans les couloirs de la mort, a inspiré le film « La Dernière Marche » (1995) et l'opéra éponyme « Dead Man Walking » de Jack Heggie (2000). Ce thème de la prison et du prisonnier a souvent été abordé à l'opéra et au cinéma, suscitant un traitement particulier de la musique, ainsi que le montrent les oeuvres de Verdi et de Bresson. Quand l'espace est limité et la liberté réduite, la musique ouvre-t-elle de nouveaux horizons ? Ces dernières années, en France, certains compositeurs sont invités à s'inspirer non plus de livres mais des paroles même de prisonniers d'aujourd'hui pour que musique et chant deviennent la résonance et le hautparleur de ces paroles: qu'en est-il du travail de Thierry Machuel à la prison de Clervaux ? En Belgique comme en beaucoup d'autres pays, les prisonniers ont maintenant parfois eux-mêmes l'occasion de s'initier à l'art musical. Comment s'est réalisée cette ouverture progressive du monde carcéral ? Pour prolonger cette réflexion et découvrir d'autres figures musicales, il faudrait encore se laisser interroger par les traits saillants de bien d'autres oeuvres : la fidélité de l'épouse dans « Fidelio » de Beethoven évidemment, la dénonciation de l'intolérance et de l'enfermement abusif dans « Canto di Prigionia » (sur des textes de Marie Stuart, Boèce et Savanarole) et « Il Prigioniero » de Dallapiccola, etc