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La Vie déchirée de Natascha Kampusch

Numéros de page :
11 p. / p. 38-44, 46, 48, 50-51
Tout est possible avec Natascha Kampusch. Elle vous répond longuement ou lâche deux phrases lapidaires. Enchaîne les sourires, et vire au masque de fer. C'est elle qui décide. Elle qui commande. Une héroïne ambiguë, bien trop cuirassée par ses huit années de captivité dans les entrailles d'une maison bourgeoise de Vienne pour se laisser dicter quoi que ce soit, par qui que ce soit. La petite fille de 10 ans, embarquée un jour de mars 2006, sur le chemin de l'école, par un désaxé des beaux quartiers, a maintenant 28 ans. Elle marche à petits pas pressés, minaude de temps à autre comme ces enfants stars des comédies américaines d'après-guerre. Ses longs cheveux et ses kilos en trop semblent vouloir repousser très loin le souvenir de la gamine au crâne rasé et affamée que son ravisseur humiliait dans son camp de concentration «maison», avec un exemplaire de Mein Kampf posé surle guéridon du salon.