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Géopolitique du Yémen à l'aube du XXIe siècle

Numéros de page :
17 p. / p. 159-175
Le Yémen, surnommé jadis l'"Arabia felix" (l'« Arabie heureuse ») mériterait plutôt aujourd'hui l'appellation d'"Arabia infelix" (l'« Arabie malheureuse »). Ce « vieux » pays par son histoire, à défaut d'apparaître comme un véritable « Etat » du fait des forces centrifuges structurelles fragilisant un pouvoir central qui a toujours été structurellement faible, fait de plus en plus figure aujourd'hui de "failed state" (« Etat failli ») avec une division Nord-Sud qui se trouve réactualisée. Il est désormais plongé dans les affres d'un conflit de plus en plus confessionnalisé entre la milice clanique « houthie » d'obédience chiite zaïdite, supposément soutenue par Téhéran, et un pouvoir légitime incarné, dans le prolongement de la transition houleuse de 2012, par le président Abd Rabbo Mansour Hadi. Ce dernier n'a pu que s'en remettre, pour espérer pouvoir se réinstaller dans la capitale Sanaa qu'il avait été contraint de fuir sous la pression « houthie », à l'aide d'une coalition militaire arabo-sunnite explicitement anti-houthie constituée par l'Arabie saoudite, Une situation chaotique qui profite immanquablement à la mouvance extrémiste sunnite d'AQPA (Al-Qaïda dans la péninsule Arabique), voire à l'« Etat islamique ».