La Première Guerre mondiale au miroir de la bande dessinée
Bulletin : Communication et langages 195 - mars 2018
Auteurs
Numéros de page :
pp.119-141
La bande dessinée, si elle raconte la Première Guerre mondiale, permet aussi de la comprendre. Cet article propose de travailler avec la notion de décor-actant (et de corps-décor-actant, à l'instar des mutilés ou des morts) pour montrer comment le décor, par l'information qu'il offre aux lecteurs, permet de mettra en scène des formas d'intelligibilité, voire même des modes de raisonnement graphiques. Il s'appuie sur les oeuvres majeures de J. Tardi et D. Vandermeulen, qui offrent deux visions contrastées de la guerre à travers deux styles graphiques éloignés. Vision privilégiée du poilu d'un côté, vision des rapports de pouvoir entre mondes scientifiques, industriels, politiques et militaires de l'autre ; vision morale d'un côté, vision politique de l'autre. Ce que le décor, qui s'avère loin d'être un décorum (comma le souligna P. Frasnault-Daruelle) mat en scène et (dé)montre avec pertinence.