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Dormir : l'énigme du sommeil

Numéros de page :
pp.16-33
A en croire les chercheurs d'aujourd’hui, le sommeil n’intéresse la science que depuis une génération. Ce n’est pas tout à fait exact, si l’on en juge par les expériences réalisées avant la Première Guerre mondiale par le Français Henri Piéron. Il avait été précédé à la fin du XIXe siècle par Marie de Manacéine, une médecin russe tombée dans l’oubli. Quoi qu’il en soit, cette discipline, animée désormais par toute une communauté, a beaucoup progressé. De multiples travaux démontrent les vertus du sommeil : il contribue à effacer les souvenirs inutiles et à renforcer les autres ; il préserve le système immunitaire ; il favorise la production de certaines hormones ; il dope nos facultés d’apprentissage et nos performances cognitives ; il sert à éliminer des déchets du cerveau. Le manque de sommeil est préjudiciable à la sécurité et à la santé, notamment celle des enfants. Ce qui ouvre une voie royale à l’industrie pharmaceutique et aux vendeurs de gadgets. Jusque-là, tous les chercheurs sont d’accord. Les divergences portent essentiellement sur trois questions. Comment expliquer le sommeil au regard de la théorie de l’évolution ? Quel est le rôle respectif du sommeil profond et du sommeil paradoxal ? La société industrielle puis postindustrielle exerce-t-elle une pression insupportable sur le sommeil ? Ce qui est sûr, c’est que le mal-dormir est devenu un fait de société, une obsession collective contre laquelle les somnifères ne sont pas forcément le bon remède. Sommaire. Un besoin vital qui tourne à l'obsession. Huit enseignements de Matthew Walker. Insomniaques s'abstenir ! Piéron le pionnier. Un ami qui vous veut du bien.