A l'heure de la mondialisation achevée, on souscrit de plus en plus difficilement à l'axiome de Simon Leys faisant de la Chine « l'autre pôle de l'expérience humaine ». Pourtant, la scène artistique de ce géant démographique et culturel-un cinquième de la population mondiale, mais aussi entre un quart et un tiers du marché de l'art- reste encore largement à découvrir en Occident, au-delà d'une poignée de très grands noms. Actuellement au Smart Museum de Chicago, "The Allure of Matter : Material Art from China" présente un vaste ensemble d'oeuvres contemporaines que réunit un rapport intense au matériau. Cette dimension « élémentaire » ne suffit évidemment pas à résumer, cependant, une production massivement engagée dans un « retour du réel » social et politique, qui s'exprime notamment dans une très active scène vidéo indépendante. Afin d'éclairer l'explosion des échanges culturels entre Chine et Occident, nous avons également souhaité revenir sur l'ouverture de l'antenne du Centre Pompidou à Shanghai, avec Marcella Lista, commissaire de l'exposition inaugurale "The Shape of Time". Les problématiques liées à la transmission culturelle dans un contexte politique autoritaire sont également sensibles dans les projets franco-chinois que sont les festivals de photographie de Lianzhou et de Jimei. Sommaire. Un art du matériau, interview de Wu Hung et Orianna Cacchione. Retours du réel : le film documentaire. Le Centre Pompidou à Shanghai. Des festivals sous surveillance.