Les Balkans sont une épreuve pour l'Union européenne. La guerre, aux portes de l'Union, révéla les dissensions entre les États membres et les faiblesses de l'Union. Entre la Commission Badinter, dépêchée au début de la crise, et les bombes américaines, deux stratégies mais aussi deux résultats différents. La guerre était européenne mais le règlement fut américain. L'Union européenne sauva l'honneur en déployant en fin de conflit des missions militaires et humanitaires. À défaut d'être une puissance régionale, l'UE gardait une puissance d'attraction. C'est du moins le pari que l'UE faisait en présentant aux nouveaux États une perspective d'adhésion. Le processus est bien engagé mais plus il avance et plus l'adhésionsemble compromise. L'état de droit est discutable, la tentation de créer des États monoethniques reste forte, et les pratiques religieuses se sont radicalisées. Le pire est que l'UE avance sans le soutien de l'opinion de plus en plus réticente à un nouvel élargissement. Les Balkans marquent le fossé entre les élites européennes mondialistes et les citoyens. Cette analyse est présentée dans la revue de l'UE en deux temps : l'UE face à la guerre dans les Balkans et l'UE devant le défi de l'adhésion des Balkans