L'indépendance du Kosovo, en févier dernier, marque un tournant dans l'histoire récente des Balkans. Nul ne saurait affirmer que le spectre de nouveaux conflits soit définitivement écarté. Encore marqués par les déchirements sanglants des années 1990, les Balkans sont tournés vers une intégration européenne qui risque d'être longue.

Les Balkans sont une épreuve pour l'Union européenne. La guerre, aux portes de l'Union, révéla les dissensions entre les États membres et les faiblesses de l'Union. Entre la Commission Badinter, dépêchée au début de la crise, et les bombes américaines, deux stratégies mais aussi deux résultats différents. La guerre était européenne mais le règlement fut américain. L'Union européenne sauva l'honneur en déployant en fin de conflit des missions militaires et humanitaires. À défaut d'être une puissance régionale, l'UE gardait une puissance d'attraction.

Après avoir été relativement effacée pendant les guerres balkaniques, l'Union européenne s'est engagée en offrant une perspective d'adhésion aux nouveaux États issus du démantèlement de la Yougoslavie. Le processus est bien engagé, mais plus il avance et plus il piétine. Tout d'abord, les craintes remontent. Corruption, état de droit défaillant, trafics en tous genres, la zone est à hauts risques. Ensuite, la situation politique n'est pas stabilisée. Le démembrement de l'ex-Yougoslavie est-il achevé ?