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Les fables du deuil

Année de parution :
2001
XVIII-219 p. : couv. ill. : 22 cm
2-13-051552-5
Comment se figure dans les textes le deuil consécutif à la Grande Guerre, première guerre industrielle où l'on meurt en masse ? Le deuil de guerre est envisagé ici non dans ses manifestations publiques - l'érection des monuments aux morts, le culte des morts, l'«invention» du Soldat inconnu - mais comme démarche intime, personnelle. Inquiétant les discours et les pratiques officiels qui, dans le souci de réassurer le lien social et civique, visent à endiguer les larmes, ces textes montrent combien les rescapés du massacre et les endeuillés se tiennent dans la douleur d'une perte difficile à apaiser. Qu'elles mettent en avant le corps outragé du combattant, que le discours de commémoration tente de désincarner en idéalisant et en sanctifiant la mort au combat, ou qu'elles prennent la forme du récit de quête du corps disparu, sans sépulture, les fables du deuil montrent la violence d'une dévastation psychique et d'un chagrin qui semblent ne pas avoir de fin. Sont ici convoqués les textes des témoins-survivants, qui se tiennent dans une proximité intime avec la catastrophe, mais aussi des orphelins de 1914, postérieurs à la Seconde Guerre mondiale. L'étude se centre autour de plusieurs figures et motifs emblématiques : l'effroi provoqué par l'excès des cadavres saturant une terre qui ne peut plus les absorber, ou inversement, par les corps manquants, littéralement pulvérisés, le deuil des femmes, le survivant, la fouille symbolique des fils écrivains. Les mots mis sur la mort et le deuil, les formes de langage qui tentent d'apprivoiser ou d'exorciser la double expérience de la perte et de l'absence, sont ici au centre de l'investigation.
Note General : Bibliogr. p. 203-211. Index