Le point sur les stratégies médicamenteuses contre la covid-19
Numéros de page :
8 p. / p. 162-169
La pandémie COVID-19 a suscité de nombreuses tentatives d’intervention pharmacologique, diverses et variées, pour améliorer le pronostic de l’infection, en particulier chez les patients hospitalisés pour un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Ces essais ont d’abord fait appel à des médicaments connus, susceptibles d’agir directement sur le virus SARS-CoV-2, en testant divers agents antiviraux déjà utilisés avec un certain succès dans d’autres infections virales. C’est le remdésivir qui a montré les résultats les plus prometteurs. Ensuite, au vu du rôle néfaste attribué à l’orage cytokinique, des médicaments enrayant plus spécifiquement l’action de cytokines proinflammatoires (notamment, interleukine-1 et interleukine-6) ont été essayés. L’hydroxychloroquine, éventuellement associée à l’azithromycine, a fait l’objet, un moment, d’un véritable buzz médiatique. Au total, cependant, les espoirs fondés dans tous ces médicaments se sont plutôt mués en déceptions face au SARS-CoV-2 qui présente des particularités insoupçonnées, le rendant résistant à la plupart des médicaments testés. Seules la dexaméthasone et l’hydrocortisone, sans doute par une action anti-inflammatoire non spécifique, ont montré une réduction significative de la mortalité des patients COVID-19 avec SDRA. Dès lors, ces glucocorticoïdes sont maintenant recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé. Une recherche intense est actuellement en cours à l’échelle mondiale pour trouver des combinaisons thérapeutiques ou des médicaments innovants qui pourraient améliorer, de façon incontestable, le pronostic de l’infection COVID-19 aux différents stades de la maladie.