L'Etat de la planète
Bulletin : L'Ecologiste 46 - janvier 2016
01 janvier 2016
Numéros de page :
20 p. / p. 19-32, 37-42
Quelques semaines après la tenue d'un sommet exceptionnel sur la crise climatique à Paris en décembre 2015, plus de quarante ans après la première conférence des Nations unies sur « l'environnement humain » en juin 1972 à Stockholm ; où en est l'état de la planète ? Plutôt que d'énumérer une litanie presque sans fin de l'état des dommages, Thierry Jaccaud met l'accent sur les limites que peut supporter la planète pour rester habitable pour tous ses habitants - limites qui sont déjà dangereusement franchies. Cela ne se voit pas toujours de manière évidente depuis Saint-Germain-des-Prés, la rue de Solférino ou la rue de Vaugirard. Alain Gras montre la face cachée de notre société de consommation à l'occidentale, désormais partagée par les centaines de millions de personnes des classes moyennes de Chine, d'Inde ou du Brésil : l'extractivisme généralisé. Mais quelle est la vision du monde qui mène à de telles catastrophes ? Le problème, c'est l'idéologie du « développement » que décrit de manière limpide Silvia Pérez-Vitoria. L'un des outils principaux du « développement », c'est le libre-échange, la suppression de tout ce qui régulait le commerce à tel point qu'aujourd'hui, le commerce, c'est la guerre affirme Yash Landon, quelques décennies d'expérience à l'appui. La cible principale du « développement », c'est bien sûr l'homme. Car il faut effectuer un changement de mentalité gigantesque pour le conditionner à cette nouvelle approche. Un tel travail de sape a été inauguré en grandes pompes par le président de la République à l'automne dernier : le nouveau Musée de l'Homme, Palais de Chaillot à Paris. Thierry Sallantin nous raconte sa visite. Le dossier se conclut par un éclairage sur deux continents : l'Afrique, son milliard d'habitants actuels, ses quatre milliards attendus pour 2100 et le choix du « développement » qui lui est actuellement imposé, par William Laurance. La Chine d'autre part,