Comment - bien - faire de la science ?
Bulletin : La Recherche 534
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Numéros de page :
pp.80-86
On fait généralement remonter la naissance de la science moderne au XVIIe siècle. Galilée, fondant sa démarche scientifique sur l’expérience, l’empirisme, annonce la rupture. Il n’est bien évidemment pas le seul savant à avoir marqué l’histoire des sciences par sa méthode – on pense par exemple à Amedeo Avogadro, auquel Catherine Bréchignac consacre un chapitre dans "L’Irrésistible Envie de savoir". Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Deux livres à paraître, du physicien Jeremy Baumberg (en anglais) et du chercheur en sciences sociales Thibault Le Texier, s’interrogent sur le sujet. Le premier, au travers d’une réflexion générale sur l’"écosystème de la recherche" à l’heure des données massives, de la big science et du "publier ou périr" ; le second en revenant de manière critique sur la méthodologie de l’expérience de Stanford, dont les résultats ont fait sensation en psychologie au début des années 1970. Avec, en filigrane, cette interrogation : la mondialisation et l’émergence des médias grand public ne sont-elles pas en train de provoquer une nouvelle rupture dans la manière de faire la science ?