Fallait-il consacrer dans cette revue un ensemble à un film diffusé par Netflix qui est aussi un des meilleurs de l'année ? Sans hésitation nous l'avons décidé. Ce film existe, il sera un jour visible chez nous sur grand écran comme il l'est dans certains pays. Son metteur en scène a reçu le Lion d'or à Venise et a rencontré un accueil enthousiaste aussi bien critique que public. Autant nous soutenons la position du festival de Cannes et la chronologie des médias qui, comme le prix unique du livre pour les librairies, a permis de préserver un parc de salles de cinéma unique au monde, autant il est de notre vocation de rendre compte des oeuvres contemporaines marquantes. Le paradoxe est que cette évocation d'un quartier de Mexico et de l'enfance du metteur en scène est, en effet, du grand cinéma (écran large, splendeur du noir et blanc, sens de l'espace) qui ne sera vu, dans un premier temps, que sur des petites lucarnes voire des téléphones portables. En attendant, écoutons Alfonso Cuaron et rendons compte des beautés de son film et de l'ensemble de sa production. Sommaire. Eloge du regard. Alfonso Cuaron, auteur cosmopolite. Rendre justice au temps et à l'espace, entretien avec Alfonso Cuaron.